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Par
Gérard Cortès LA TOUPIE (ZARBOTE) C’est par un pur hasard que, me promenant dans une rue en Espagne, je suis tombé devant la vitrine d’une quincaillerie, et là que vois-je ? Une toupie, comme celles que nous avions à Mascara ! Rue de Tiaret, en partant de la charcuterie BALDINI, sur le même trottoir vers le bistro au coin de la rue qui descendait vers le quartier Ben Daoud de la Légion Etrangère, à mi-chemin après BLAZY et l’Hôtel des Colonies, se trouvait un petit commerce où l’on trouvait aussi bien de la quincaillerie que de la bonneterie ou de la mercerie. On achetait des toupes en buis et un ou deux mètres de cordelette que l’on appelait quittane. Aussitôt à la maison, la toupe subissait deux transformations : 1° On coupait la tête, ou plutôt le bout de bois qui servait à maintenir la pièce de bois aux mâchoires de l’étau, lors de son façonnage au tour à bois. 2° On enlevait le clou qui était trop pointu et on le remplaçait par une vis, parfois en laiton, assez longue, à laquelle on supprimait la tête et on arrondissait l’extrémité sur le bord du trottoir. Si l’opération était réussie, on disait que la toupie est mouchette, car elle tournait sans bruit et ne blessait pas la main lorsqu’on la prenait. Par contre, si ce n’était pas bien fait, elle était carocaille : dans ce cas, elle sautait partout en tournant et nous blessait la main lorsqu’on la prenait. On jouait à Tchouk Tchouka : ce jeu consistait à faire avancer la toupie d’un joueur perdant jusqu’à un endroit, arbre ou point particulier que l’on choisissait au départ, de même que l’on définissait un nombre de coups à porter sur la toupie. Il fallait que la toupie avance, ne se déplace uniquement que sous le choc entre toupies, sans toucher la toupie au sol avec la main. Arrivés au but choisi, chaque joueur avec sa toupie donnait un nombre de coups avec le clou sur la toupie du perdant. Il arrivait parfois que la toupie du perdant se fende à force de prendre des coups de clous gancho. On jouait aussi à la Catalane : ce jeu était identique au premier, sauf que la toupie posée au sol se trouvait à une distance de vingt à trente mètres du lanceur. Il fallait que la toupie lancée tourne, pour pouvoir la prendre dans la main et cogner sur celle posée au sol afin de la faire avancer.
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