par Gérard Cortès
C’était dans les années 50, et j’habitais Rue de Médéah, près du Collège de
Garçons. Souvent, le dimanche après-midi, et même en semaine, avec les
copains du quartier, nous montions Place Gambetta. Là, les copains d’autres
quartiers, Faubourg Faidherbe, Martin, Isidore, etc … nous attendaient. Nous
passions l’après-midi à courir, monter sur le Kiosque à musique, faire
éclater des pétards que nous achetions chez Ali ou Berros.
Vers dix-neuf heures trente, nous envisagions de rentrer chez nous et depuis
la Place Gambetta, nous partions en direction de l’Eglise ou le coin du café
Béneito, car tout le long du trottoir qui borde l’Eglise, stationnaient les
fiacres. Arrivés sur un de ces lieux, nous guettions le départ éventuel d’un
fiacre en direction du presbytère, vers le liquoriste, Monsieur Bénichou, et
surtout vers le tribunal.
Nous attendions que le fiacre démarre, et étant assurés de la bonne
direction, nous grimpions derrière, et tant bien que mal, nous essayions de
trouver la position la plus confortable. Mais le cocher, connaissant notre
combine, attendait un petit moment, et tout en encourageant son cheval, il
balançait son fouet en arrière et au milieu du fiacre, sachant que nous
étions de chaque côté, sur les lames d’acier servant d’amortisseurs.
Lorsque le cocher répétait son geste plusieurs fois, nous n’insistions pas
et abandonnions notre poste, mais souvent, il se montrait tolérant, si bien
que nous étions transportés gratuitement pendant un bon bout de chemin,
malgré les tâches de graisse sur les jambes et sur les chaussures. *
Batel : gratis 
Place Gambetta 1957-1958
Un fiacre
Pour illustrer l’anecdote de Gérard Cortès
Voici une photo envoyée par Madame Charlotte Martinez-Soriano
On reconnaît la Brasserie-Restaurant l’Escale,
la Droguerie Centrale de Monsieur Paul Naoun
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