RETROUVAILLES INATTENDUES

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Avant toutes choses, je voudrais rendre hommage à trois de mes meilleurs copains de mascara trop tôt disparus:
Jean louis CANO
Jean pierre BALLESTER
Jean pierre RELLAND
Qu'ils reposent en paix.

 

J'ai quitté Mascara en juin 1962, je crois que c'était le 16 de ce mois là et j'ai embarqué à Oran sur le LABOURDONNAIS" le 17 du même mois .Arrivé à Marseille, je me suis dirigé vers le nord de la France à DOUAI ou vivait ma grand mère paternelle;Ce qui m'a frappé à l'époque était que le voisinage de cette brave grand mère qui m'avait hébergé, me surnommait " Le marocain" j'ai su après que cela était du au bronzage que j'avais ramené de Mascara. Ma grand mère s'efforçait de leur faire comprendre que j'étais Français pure souche .Aussi j'ai vite compris que je n'aboutirais à rien dans ce secteur et j'ai décidé d'embrasser la carrière des armes .Direction le bureau de recrutement et signature de mon contrat pour Cinq ans .
Après l'instruction ,je suis désigné pour servir outre -mer en zone outre mer n° 3 c'est à dire Madagascar .Aller rebelote ,le bateau mais cette fois pour 21 jours. Je rejoins donc mon régiment basé à Diégo Suarez à la pointe nord de l'île le 18 octobre 1963.
Un jour ma section est désignée pour rendre les honneurs à l'escadre de la méditerranéen qui faisait escale à Diégo; ce devait être en décembre 1964. A l'issue de notre prestation les marins Français nous ont invité à bord de leurs bâtiments , et je me suis retrouvé sur le LABOURDONNAIS escorteur d'escadre du croiseur DE GRASSE comble d'ironie ce bâtiment avait le même nom que celui qui m'avait ramené d'Algérie. Je n'avais jamais vu autant de pieds noirs dans la royale . Nous étions là donc mes camarades et moi tirés à quatre épingle comme nous l'avait recommandé notre colon :une peau de vache comme il n'y en avait pas deux. Je buvais un verre avec un second maître : un garçon de SÉTIF quand tout à coup, je reçois une violente claque au niveau de l'épaule droite et je renverse mon verre . Je me retourne prestement et me mets en garde prêt à défendre chèrement ma vie .Je reste ébahi de stupeur .L'auteur de cette gifle était Jean Pierre RELLAND qui s'était engagé dans la marine en début 62.Jean pierre était le fils de Mr RELLAND qui avait le café "chez pierrot" prés du monument aux morts de mascara .Il était second maître mécano à bord.
Nous nous sommes jetés dans les bras l'un de l'autre et des larmes ont coulé . Le hasard a voulu que nous nous retrouvions  à quelques 15 ou 16000 kilomètres de la mère patrie .
Je ne l'ai jamais revu. J'ai appris ,alors que je me trouvais en permission chez ma grand mère maternelle. Laurette DUPUY à Caen , que jean pierre était décédé dans un hôpital du coté de Brest suite à je ne sais quel virus .J'ai dans mon bureau sa photo .il me l'avait donnée lors de nos retrouvaille.
Je vous prie de bien vouloir excuser les "fotes" d'orthographe ainsi que la ponctuation et les liaisons pas toujours adéquates .

Robert Michel