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Souvenirs

Je me souviens de ma maison de la Rue Carnot,
De ses murs peints d’un ocre jaune foncé ;
J’y pense souvent avec au coeur un long sanglot
Depuis le jour où j’y ai gravé mes pensées.
Le sirocco cingle les murs depuis longtemps
Et le tintement de mon rire est sans gaieté,
Car je garde en mémoire ce bon vieux temps,
Doux moments que j’ai laissés à ma postérité.
Les ans tâtonnent dans la fumée de ma mémoire ;
Bien que masquée, paraît encore la Rue Carnot.
Mon enfance me revient avec un brin d’espoir
De retourner un jour à mon premier berceau.
Sur le toit, la girouette tourne sans s’arrêter ;
Ainsi, sans pitié, virent mes souvenirs.
Je ne puis m’habituer à cette obscurité,
Je pense à Mascara, et souvent je soupire.
Ah ! Voilà qu’enfin s’allume dans l’apathie
Les lampadaires à chaque coin de la rue !
Je ne sais pas qui est resté, qui est parti,
Mais ma jeunesse et ma maison ont disparu.


Robert Garson
Portage, Michigan – USA

        

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