Perdu
dans le Sétif arides étendues,
Mon village natal sans moi a disparu.
J'aimais ses rues osseuses et sa
place publique,
Où nous venions rêver près du kiosque à musique.
Ses quartiers si distincts de par
leurs habitants
Font vivre l'étranger dans un cadre d'orient.
Son marché bruyant épicé coloré
Est un musé vivant d'une époque enterrée.
Le soleil au zénith darde ses rayons
Sur le casque sacré du marabout tout blanc.
Mon village isolé offrait plus beau encore,
Peut-être est-ce cela la cause de sa mort.
L'harmonie émouvante de trois sacrés hauts lieux
Où des fidèles ardents venaient prier le Dieu.
Mosquée, synagogue et église réunis
Sur une même place portaient haut l'effigie
De la lune des tables de la croix
Emblème d'une paix qu'ailleurs on avait pas.
Mais qu'est-il advenu de ce passé glorieux
De cette pensée biblique que nous donnaient nos vieux.
Un vent fort a soufflé sur leurs
rudes visages
Plus d'amour plus de joie on a tué nos sages.
Une vague a surgi et comme tremble
la terre
En un jour effaça une paix millénaire.
Toulouse 1967.
Jean-Max Emsallem fils de Joseph Emsallem "Radiola" en face de la caserne rue Maréchal Joffre
(Mascara où je suis né en 1949 et d'où je suis parti en 1962).
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