Je l’ai bien connu
De son pas si léger
Marchant dans les rues
Cet homme si discret
J’aurais aimé avoir sa fierté
Jamais mise en avant
J’aurais aimé avoir sa dignité
Marcher comme lui dans le vent
Sans jamais plier sous le poids des maux
Heureux parce que père et mari comblé
Ni joyeux ni triste mais beau
De cette beauté idéalisée
Son éternel béret vissé sur la tête
L’apéro le dimanche chez Lolo
Avec lui c’était tous les jours fête
Plus que tout autre il était mon héros
Vingt ans seulement pour m’offrir sa richesse
J’aurais aimé qu’il vive éternellement
Vingt ans seulement pour apprendre sa sagesse
Il est si vite parti que je n’ai pas eu le temps
De lui dire combien je l’aimais
Ses bras entourant l’enfant que j’étais
Me manquent encore cruellement
Presque autant que ma ville amèrement
Ses pas si légers le conduisaient
De la Rue du Caire à la pharmacie de la Mosquée
C’était à Mascara
C’était Papa
Frontignan Mars 1970
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