Retour au site Sommaire

Je revois Mascara

J’ai vu bien des cités sur les coteaux assises,
Avec leurs minarets, synagogues et églises ;
Dans mes rêves quotidiens, je songeais au pays,
À mon père au soleil, devant la porte assis,
Au lieu où s’est écoulée ma turbulente enfance,
Au petit coin sacré du lieu de ma naissance,
Et je voyais la rue Carnot et ma chaude maison,
Son grand balcon regardant franchement l’horizon,
Avec ses volets gris et sa toiture en tuiles,
Pour moi, la plus accueillante maison de la ville.
J’ai vu Alger la blanche au bord de la mer bleue,
Biskra et ses dattiers, Tlemcen et sa banlieue,
Constantine et son légendaire pont suspendu,
Le cimetière de Bône dans sa large étendue,
Oran s’étirant sur son rivage heureux,
Le port lançant la nuit des lueurs de feu,
Frenda, Saïda, hauts plateaux et collines
Qui s’endorment le soir, quand le jour se termine ;
Le pays de l’Arabe qui prie Dieu à genoux,
La mauresque au teint bistré, cheveux roux ;
Et cependant, tandis que sur mon lit je m’allonge,
Je revois Mascara bien souvent dans mes songes ;
Ville du soleil, de l’amour et du rêve,
C’est pour toi Mascara que mon âme se soulève.


Robert Garson – Portage (Michigan) U.S.A.

        

        • Précédente • Remonter • Suivante •