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Ivre de vivre

Je marche je cherche le calice et son breuvage sacré

Qui une fois bu investira mon âme

Et me procurera la paix

Le sentier est sombre et l’humidité qu’il me dispense dégage un bien être indescriptible

Le murmure de l’eau se brisant sur la berge n’est pas aussi doux

C’est ainsi que je te découvrirai

Au détour d’un chemin fou

Être sensible aux mille éclats qui d’un trait

Fera de moi et d’un seul cri

Celui qui aura trouvé enfin le moyen de diriger sa vie

Et pourquoi pas son destin.

 

Qu’il est beau ce chemin

Semé de larmes entouré de solitude

Qu’il est dur de t’appeler au secours

Qu’il est encore plus pénible de savoir avec certitude

Que tu ne répondras pas ce jour

Ni aucun autre jour parce que désormais

Dans ta nouvelle vie tu es celui qui a trouvé.

 

A mes pieds gît mon âme

C’est le trop plein d’amour qui a fait déborder le vase qui la contenait

Comme une urne qui laisse s’échapper les cendres qu’elle renferme

Et qui vont mourir

Sur la crête d’une vague qui engloutit ma vie.

 

Mer tu as bercé ma couche

Pourquoi ne m’as-tu pas emmené dans tes remous profonds

Sur un de ces bateaux blancs que j’ai tant aimés

Je serais aujourd’hui ton marin

Marin qui vit et meurt sur la grève

Mais qui renaît à chaque ressac dans tes doigts d’écume.

 

Je t’aime si fort que mon corps s’en souvient

Blessé quand la nuit devient lumière

Ruisseau de vie où naît la passion

Fleuve d’amour où meurt l’envie d’être aimé

Rivière démente qui se jette dans tes bras

Noyant l’espoir de renaître.

 

Torrent d’amour qui m’attire si loin de ta source

Tu m’accueilleras un jour pour me sauver

Ou une nuit pour me perdre dans ton delta

Où tu mélangeras tes eaux à celles de la mer

Qu’importe je t’attendrai nu sur un quai

Un de ces quais si longs et si brumeux

Q’aucun bateau n’accoste.

 

Ma tête penche et les épines blessent mon épaule

Mais pas une goutte de sang ne vient colorer ni troubler

L’épais fleuve de larmes qui fuit devant moi

Emportant ces navires blancs chargés d’amphores fragiles

Argile peinte détestée des dieux.

 

Une vie pleine et une autre vide

Entre les deux il n’y a pas de vie

Il n’y a que l’éternel apprentissage des sens

Apprendre à donner et à ne jamais recevoir

Le labyrinthe toujours recommencé

Sans jamais entrevoir l’éclatante lumière

Qui inonde de sa semence l’espace qu’elle fertilise.

   BOB ARES

    Amiens. 18 mai 1990.

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