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LE GRAND-PÈRE GARSON

Un jour qu'en sa boutique, il s'affairait, confiant,
Déployant ça et là des pièces de tissu,
Pour éclairer le choix d'un client exigeant,
Voici qu'un malandrin, entré à son insu,
S'est subrepticement, emparé d'un coupon,
Fait mine de partir, chargé de son butin.
La fripe en cet instant, avait trouvé... fripon !
Il fut un policier, témoin de ce larcin,
Qui héla le voleur, tout en le menaçant
D'une incarcération pour ce flagrant délit. 
Piteux et confondu, le voleur grimaçant
Était dans de beaux draps. Il blêmit et pâlit,
Restitua l'étoffe et demanda pardon,
D'un accent repentant, chargé de contrition. 
C'est alors qu'intervint le grand-père Garson :
« Vous faites erreur, dit-il avec résolution
Au policier surpris. 
Cet homme n'a pas volé.
Il a pris seulement ce bout de cotonnade,
Qu'à l'instant, consentant, je lui avais roulé. »
Le policier perplexe, émit une boutade,
Salua et sortit, tandis que le coupable,
Se répandait, penaud, en excuses sincères
« Ham oualdick, semah ni ! » d'une voix lamentable. 
L'aïeul lui rétorqua ces paroles sévères :
«
Promets-moi franchement que jamais, tu ne dois
T'approprier un bien de façon illicite.
Tu as offensé Dieu, en transgressant ses lois.
Tu encours ses reproches, son courroux implicite
! »



Savigny-sur-Orge, le 15.09.1998
Salomon Garson, époux de la grand-mére Hadry. a vécu à Mascara dans la première moitié du vingtième siècle et y tenait un commerce indigène rue d' Oran (étoffes, épices, denrées en vrac....)Ham oualdick, semah ni ! En mémoire de l'âme de tes aïeux, pardonne-moi !

André Michel BENALAL

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