• Retour au site • Sommaire •

FACE CACHÉE

Merci, Monsieur Naoun, de m'avoir édifié,
D'avoir superposé à mon regard d'enfant
Votre regard d'adulte, lequel a apprécié,
Au-delà de l'humour qui me fut apparent,
Les vertus d'exception de Monsieur Bénillouz.

Je ne peux décemment laisser du personnage
Ces images exhumées du fond de mon enfance,
Ce bonhomme jovial au truculent verbiage,
À l'humeur facétieuse, féru d'exubérance,
Ce joyeux plaisantin, ce compagnon hilare,
Cet artiste doué aux joutes de la vie...

Il a été cela, certes je le déclare,
Pour l'avoir observé. J'ai pourtant très envie,
Maintenant que je sais, de gratter cet humour,
Cette liesse à mes yeux qui fut seule apparente,
Pour vous faire découvrir son merveilleux amour,
Le levain de bonté, la force récurrente

Qui l'habitaient alors : cette foi chaleureuse,
Ce cœur profondément tourné vers son prochain,
Cette nature ardente, altruiste et généreuse,
Cet élan spontané de bon samaritain.
Et cette propension à soulager les maux,
À porter réconfort, à redonner espoir,

À susurrer tendresse et propos amicaux. 
Cette vraie compassion, quand il venait s'asseoir
Au chevet des mourants, dans leurs derniers instants. 
Sa humble dévotion à la communauté,
Sa participation, son dévouement constants,
Son sens exacerbé de l'hospitalité...

Merci, Monsieur Naoun, vous qui m'avez permis
D'accorder à un juste l'hommage qu'il mérite
Fasse Dieu qui voit tout, que je n'aie rien omis
Dans l'oraison posthume de cet homme d'élite,
Aux vertus d'exception qu'est Monsieur Bénillouz.

Savigny-sur-Orge, le 09.11.2002

André Michel BENALAL

• Précédente • Remonter • Suivante •