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Exil
 

J’ai laissé mon soleil

Les rues blanches de chaux

L’air chaud et sensuel

De mon pays si beau

 

Et les orangeraies

Qui coloraient l’azur

Et les verts citronniers

Qui parfumaient l’air pur.

 

Ma maison chaleureuse

Le poêle de ma cuisine

Aux odeurs savoureuses

D’orient et de quinine

 

Et le chant des cigales

Et les champs d’oliviers

La chaleur matinale

D’un éternel été.

 

J’ai laissé mon désert

Que je vois ça et là

Comme un mirage en vers

Sahara, Sahara

 

Sirocco décadent

Et ses flammes de sable

Qui chantaient en cadence

La langoureuse valse.

 

Oubliant ma mémoire

Et les miens et leur tombe

Pour une toute autre histoire

Où la pluie tombe en trombe

  

Là j’ai laissé mes rêves

Malgré moi sur le quai

Et le temps d’une trêve

Le bateau m’emportait

 

Rivage de l’enfance

Le rivage d’en face

C’est celui de la France

Celui du temps qui passe

 

Abandonnant la mer :

Ma méditerranée

Aux reflets si amers

Aux larmes si salées

 

Pour une tramontane

Air qui roule les « R »

Des villes et des montagnes

Froides comme la guerre

 

Quand j’ai perdu ma terre

Pour gagner ma patrie

Et rentrer dans l’hiver

En quittant l’Algérie.

Jérôme El Malek

    

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