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ANTI - FABLES
 Si La Fontaine avait écrit
Toutes ses Fables en Algérie,
Sur qu'alors les moralités
Au final seraient inversées.
Et pour étayer ces dires,
Et tout de même pouvoir en rire,
Je vous propose, lecteurs affables,
De mon cru, quelques anti-fables.

 

Frédéric Pellissier - 10 juillet 2002


LA CORNEILLE ET LE FENNEC

 

C'était dans la foret, du cote d'Mascara
Qu'une corneille dégustait de la calentita,
Cette galette aux pois chiches qu'on ne trouvait qu' là-bas,
Qu'elle avait chapardée au gosse resté baba.


Perchée sur un palmier, elle regardait au loin,
Quand soudain un fennec, attiré par la faim,
S' est pointé sous son arbre et puis faisant le beau
S'est dit:« Je vais m'l'avoir, ce grand couillon d'oiseau.


- Bonjour ma belle amie, dit-il a la corneille,
Comme tes plumes elles brillent, aux rayons du soleil! ;
Et je pense que c'est toi que j'entendis naguère,
Chanter a pleine voix Trabadja la mouquère.


Depuis, je n'en dors plus, et en ce jour béni,
Nos chemins se rencontrent, alors ma douce amie,
Chante, chante pour moi, comme disait un copain,
Oh oui, belle corneille, redis-moi ce refrain. »


Et le fennec pensait : «Des qu'elle ouvre le bec,
Je lui pique sa galette et me taille aussi sec. »
Mais voila, les corneilles du cote d'Mascara,
Elles ont lu La Fontaine et le Kamasoutra.


Si les corbeaux français, dépites et confus,
S'aperçoivent un peu tard qu'ils ont été cocus,
On ne trompe pas facile une corneille pied noir,
Sous ses serres, elle maintient sa galette du soir.


Et libérant son bec, aussitôt elle s' écrie :
« Tiens ! Qui c'est qui arrive? Et oui, c'est un sloughi. »
Aussitôt, c'est la trouille qu'attrape notre fennec
Et le voila qui prend la poudre d' escampette.


Notre corneille en joie continue son festin
Comme quoi ça sert toujours, Esope et le latin.


Moralité
Si tu fais le malin, ouvrant ta gueule en grand,
Possible qu'en retour, tu restes comme un gland.

 

Frédéric PELLISSIER Août 2002

 

        

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