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A tous ceux qui ont connu Monsieur CAMBE
notre estimé professeur de Français et de Philo de 1954 à 1962
"Le Colonel (er) Charles CAMBE,
Commandeur de la Légion d'Honneur, professeur de Philosophie et
de Français de 1954 à 1962, au Lycée de MASCARA, nous a quitté le 19
juillet 2005 .
Ses cendres seront déposées à l'Amicale des
Anciens Légionnaires à PUYLOUBIER en février 2006".
Sylvère SERRA
Nous avons remis
ses cendres à PUYLOUBIER selon ses dernières volontés.
Chère Anne-Marie,
Nous étions 2 anciens
élèves de M. CAMBE, Gérard GEOLLE de Sonis (interne 2 ans plus
jeune ), commandant pilote (er) de l'ALAT et moi. La cérémonie
fut brève; les cendres ont été déposées à la chapelle à 11
heures et avec les anciens légionnaires qui l'avaient connu nous
avons entonné le chant particulier de l "AU REVOIR" en allemand:
"Ich hatt' einen kameraden", "J'avais un camarade". Grande
émotion et j'ai essayé de rassembler dans mes pensées l'amitié
et le respect que, nous tous, ceux qui l'ont connu, avions pour
lui, afin de les associer à ce moment de recueillement. J'étais
satisfait d'avoir pu être là, et je te remercie Gérard de
m'avoir accompagné. Je l'avais revu en 1974 à POITIERS alors que
j'étais lieutenant de Gendarmerie à CHATELLERAULT; il était venu
dîner à la maison et j'avoue que pour moi ce fut un grand moment
d'amitié; en me quittant il m'avait dit sa fierté et son
plaisir de me voir embrasser la carrière des Armes. Cela m'avait
fait chaud au cœur!
Après la cérémonie nous
avons visité le domaine consacré aux invalides de la Légion,
passage au petit musée, à la boutique de souvenirs Légion et
avec une dizaine de ses amis nous avons levé nos verres à sa
mémoire, "Pour la poussière" (tradition Légion) de la route, et
partagé un repas où il était lui aussi présent.
Voilà, chère Anne-Marie,
toi qui porte le nom d'une chanson célèbre de la LÉGION comment
s'est déroulé-tu étais aussi présente- ce moment très fort de
retrouvailles particulières.
Sylvère
******
Mon Cher Sylère,
Ce soir quelque chose est mort en moi: c'est ce monde si lointain et si proche,
où nous pouvions tous les jours croiser et accoster notre Cher Mr. Cambe, voir
sa démarche chaloupée, ses yeux faussement sévères, son intelligence aigue et
son coeur d'enfant généreux.
Tant de souvenirs m'attachent à lui. Quand nous étions en cours au lycée de
jeunes filles et que la légion passait en chantant, il arrêtait son cours, se
mettait au garde à vous et s'excusait ensuite en nous expliquant que celà était
plus fort que lui.
Il avait aussi un humour sarcastique. Je me souviens qu'il avait donné un 16 en
philo à Yahiaoui, ce brillant élève qui était en sciences ex et qui est
maintenant agrégé de chirurgie. Il avait décidé de nous lire sa dissert. pour
l'exemple. Et tout en lisant, il "découvrait" tellement de fautes et
d'inconséquences (qu'il avait vues avant, bien sûr) que le pauvre Yahiaoui
voyait sa note fondre au soleil au fil de la lecture: 13 puis 11 puis 10...Il a
fini avec un 5.
Je n'oublierai jamais non plus qu'après les grèves de 55 ou 56, j'avais été
renvoyé du lycée alors que je n'y étais pour rien. Mr. Cambes n'a jamais
supporté cette injustice. J'avais fait ma seconde et ma première à Oran et
obtenu mon premier bac avec mention bien. A mon retour, le proviseur d'alors,
Mr. Foache je crois, avait obstinément refusé ma réinscription. Mr. Cambes avait
tout simplement offert sa démission. Foache a été obligé de me reprendre et je
revois cette image de Mr. Cambes m'annonçant la nouvelle, marchant à coté de moi
dans les couloirs du lycée, son bras sur mes épaules, me parlant pour me
consoler et m' encourager. Cette image ne disparaîtra jamais de mon esprit.
Pour nous expliquer "l'attention spontanée" en philo, il était arrivé en cours
un matin à 8 heures, et avait soudainement dégainé son révolver et l'avait
pointé sur l'élève du premier rang. Celui-ci avait violemment sursauté et Mr.
Cambe de nous expliquer: "Celà, c'est le cours d'aujourd'hui, c'est l'attention
spontanée".
Pour nous expliquer que l'excès de plaisir devient douleur, il disait
malicieusement: "Vaseline Renaud, c'est bien, un peu, mais trop c'est
insupportable!".
Sa tête de turc, aussi, était Sacha Distel, je n'ai jamais su pourquoi. Il le
citait souvent pour nous expliquer qu'une chose est facile à comprendre: "Même
Mr. Bardot comprend que ceci ou celà...".
C'était un homme généreux et fin, viril et intelligent, un libre penseur
qu'aucune orthodoxie ne pouvait gêner ou asservir. C'est probablement le prof.
qui m'a le plus marqué.
Maintenant que je sais où il est, j'irai sur sa tombe.
Sylvère,sais-tu s'il a des enfants ou si sa femme est encore vivante? Si c'était
le cas, j'aimerais leur demander une photo de lui.
Merci aussi, Cher Ami, d'avoir mis ce jalon sur ma route: 19 juillet 2005: mort
de Mr. Charles Cambe. Dieu ait son âme. Il vivra toujours en nous.
Avec mon affectueuse amitié
Amine Ghellal
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Diaporama Robert MICHEL
Colonel Charles CAMBE -
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