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              Dernière modification le 29/05/2012

Maurice BANOS

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   (Né en 1934 au P.K. 47, entre Mascara et Frenda)  
   

Il est Mascaréen d'adoption par divers côtés : ses grands-parents maternels y vivaient quand sa mère y née en 1897, ses six années de collège (bac en 1954), le repli familial du domaine de Zelamta vers Mascara au moment des "événements", l'attachement qu'il a toujours marqué pour cette ville, et son regret de ne pas y avoir été muté avant son départ pour la France.

Au  collège, il est le premier récipiendaire du Prix du Meilleur Camarade à l'internat, une indication précoce d'une constante de sa vie : une fidélité exemplaire en amitié, que l'on peut étendre à ses convictions, à son indépendance d'esprit et à sa droiture.

Affecté dès l'été 1954 à la Perception d'Ammi-Moussa (il avait oublié qu'il avait réussi à un concours administratif en 1953!), il découvre cette commune-mixte d'une vingtaine de douars sur les flancs de l'Ouarsenis, à 23 km d'Inkerman, et se rend compte sur-le-champ de ce qu'est un Poste déshérité. Agent de recouvrement, entre autres, des droits d'adjudication des mechtas, il procède à ses premières campagnes de perception dans le djebel, à cheval sur un alezan et escorté du Mokadem de service. Sa maîtrise de la langue arabe (merci MM. Ghermala et Tahar, même si son professeur préféré restera M. Benamour, rigoureux enseignant de français) le servira auprès des Caïds mais ne le préservera pas des puissantes épices de la chorba et du couscous. Au-delà de l'anecdote, Maurice Banos reconnaîtra l'efficacité de sa formation dans ce contexte diversifié à souhait, fait de rudesse aussi bien que de souplesse, la diplomatie y jouant autant que la rigueur. Au passage, il échappera de justesse aux dégâts du séisme qui détruit une bonne partie d'Orléansville, notamment l'hôtel Hadjez, où il devait passer la nuit.

En novembre 1954, il est admis à un concours de contrôleur donnant vocation à une affectation en Métropole, part pour Marseille -qu'il découvre avec plaisir- passer un oral qui le classera en tête d'une liste supplémentaire. Déception, mais tempérée par la perspective d'une titularisation au terme de son stage probatoire (mai 1955). 

Il entreprend son service militaire à la fin août de la même année, sans se douter qu'il durera plus de 29 mois. Il sillonnera la frontière algéro-marocaine à partir de Marnia, puis rayonnera vers Tlemcen, Tiaret et  Sidi-Bel-Abbès (Il y découvrira la belle et gentille Blandine qu'il épousera le 4 janvier 1958 et qui lui donnera cinq filles entre 1959 et 1974) ; Mostaganem enfin, où il subira la même journée deux attentats à la grenade, le second le blessant de deux éclats.

Libéré fin novembre 1957, il regagne Ammi-Moussa avec le grade de contrôleur (concours réussi à la seconde tentative) ; le contexte a changé, l'insécurité régnant dans la région dorénavant. Maurice est rappelé dans les unités territoriales (U.T.). Ses demandes de mutation pour Mascara ou la région ne débouchant pas, il postule pour la perception de Géryville, à 200 km au sud de Mascara, où il prend poste le 30 décembre 1960 : un arrondissement, selon ses propres mots, "presque aussi vaste que la Belgique actuelle". La perception se révèle hasardeuse dans une région dangereuse et une ville repliée en camp retranché. Mais Maurice trouve la solution auprès de la Compagnie (aérienne) des Hauts-Plateaux, avec laquelle il effectue plusieurs tournées, jusqu'en avril 1961, lorsque le Putsch d'Alger conduit, entre autres, à l'interdiction de ce type de compagnie.

Maurice Banos quittera son poste le 29 juin 1962, ayant essayé jusqu'au bout de gérer une situation de plus en plus difficile. Il rejoindra sa famille réfugiée en Bourgogne depuis le début du mois.

Son parcours en France, dégagé des contingences dramatiques de l'Algérie, lui permettra de connaître son plein essor : École Nationale des Impôts, stages pratiques complémentaires dans l'administration fiscale de province, puis nomination à la direction des services fiscaux du Jura de novembre 1968 à juillet 1983. Il intègre alors la juridiction financière avec le titre de conseiller, exerçant successivement en Lorraine, Franche-Comté, Bourgogne et Rhône-Alpes, tout en conservant ses attaches familiales dans le Jura. Puis c'est l'ascension dans la Magistrature, jusqu'à la présidence de section, à Lyon, de janvier 1994 à août 2000, date de la fin d'une carrière couronnée par la nomination au grade de chevalier de la Légion d'Honneur.

Retiré à Montmorot, Maurice Banos dit être comblé maintenant, après ses 46 années de profession, par la présence de son épouse (très engagée dans le secteur associatif local), de ses cinq filles et de ses neuf petits-enfants ; même s'il affirme, et nous n'en doutons pas, avoir accumulé une multitude de souvenirs et d'anecdotes susceptibles de faire l'objet d'un imposant recueil.