Le tour de France

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par Gérard Cortés


LE TOUR DE FRANCE


   Chaque année vers la fin juin, débute le Tour de France cycliste. Et bien, nous avions aussi inventé notre jeu : on récupérait les bouchons de limonades Orangina-Sodas ou de bière Pils-Bocks, Place Gambetta ou autres endroits. On enlevait le liège et on les remplissait de goudron en grattant la route, car le goudron était mou l’après-midi. On égalisait la surface en les frottant sur la terre sèche pour ne pas que le goudron colle aux mains et surtout dans les poches du pantalon. Ensuite, sur la route côté Clinique Dariex, on traçait un parcours à la craie blanche avec un D (départ) des courbes, des droites, un seul trait représentait un pont, il y avait des étapes, des bonifications, et aussi des gages (retour à l’étape arrière) et un A (arrivée)
   Règle du jeu
   On tire au sort pour savoir qui commence. Un bouchon par joueur. Chaque joueur a droit à trois coups. On pose le bouchon sur le sol et avec le pouce, l’index ou le majeur, on donne une pichenette et le bouchon avance. Si on sort du tracé, on revient à la case départ. Le premier qui arrive à l’étape a une bonification de trois coups supplémentaires. Celui qui sort du trait qui représente le pont retourne à l’étape arrière et bien sûr, celui qui termine à l’arrivée a gagné. C’était assez animé car on se doublait, on jouait serré, surtout on voulait tellement faire avancer le bouchon qu’on ne contrôlait pas la force de la pichenette. De temps en temps, on s’arrêtait de jouer pour écouter le tour sur le transistor, Radiola ou Pigon-Bross. À cette époque, il y avait les fameux Louison Bobet, Fausto Copi, Raphaël Géminiani, Frédérico Bahamontès, Hugo Koblet, André Darrigade. Avec les bouchons, on avait inventé les Pins. On enlevait la capsule de liège et on coinçait le tissu du tricot de peau entre les bouchons et la capsule de liège.