LA PETITE COMBINE

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LA PETITE COMBINE.

 Au collège de Mascara, il y avait une petite salle aménagée sous le préau qui était notre coopérative scolaire.

Elle n'était pas bien grande, mais très accueillante et permettait aux internes de se fournir en petit matériel, cahiers, buvards, carnets, règles, gommes,....tout ce dont un interne pouvait avoir besoin, sans sortir de l'établissement. Nous n'en avions pas le droit et, si nous le prenions c'était l'exclusion définitive et sans appel. 

La concierge appliquait strictement ce point du règlement.

On y trouvait aussi des bonbons, des timbres et quelques paquets de gâteaux pour améliorer notre ordinaire.

Cette coopérative était gérée par des élèves des classes de première et de seconde , mais sous la houlette bienveillante de Monsieur Rocailleux, notre Directeur.

A cette époque les livres n'étaient pas fournis gracieusement par l'établissement, les parents devaient les acheter.

D'une année sur l'autre, nos professeurs quelques soient leurs orientations politiques ou philosophiques utilisaient les mêmes manuels et à chaque entrée scolaire au mois d'octobre, il fallait se payer ces livres coûteux.

C'étaient toujours les mêmes, Delagrange, Mallet-Isaac, Cartier-Fialipe, Lebosset hèmerie....et beaucoup d'autres.

J'ai même oublié l'orthographe de ces auteurs.

Au début de l'année scolaire, il fallait se mettre en chasse pour trouver les livres dont nous aurions besoin.

Les plus nantis, les achetaient à la librairie Garçon, les "prolos" essayaient de chiner des ouvrages d'occasions auprès de leurs camarades qui passaient dans la classe supérieure.

Ayant observé ce manège et après en avoir discuté avec les copains responsables, nous décidâmes de centraliser ces opérations de ventes et d'achats de bouquins.

NOUS, nous avions établis des fiches avec le nom du vendeur, le titre du livre, le prix demandé et surtout le prix VENDU.

Monsieur Rocailleux informé de notre action la trouva très pratique, simple, intelligente et nous donna le feu vert pour la mener à bien.

La bande de joyeux lurons sut exploiter le filon.

Nous facturions à un prix inférieur l'achat et augmentions d'autant le prix de vente. 

Les transactions se faisaient pendant les récréations, les inter classes et de seize heures à dix sept heures.

L'affaire fut rondement menée et en quelques jours, tous les élèves étaient fournis et les livres vendus.

Bien sûr, il s'en dégagea un bénéfice substantiel non déclaré et qui permit à Marc, Jean-Claude, Henri, Jean et Claude, de s'offrir quelques bons repas au restaurant  chez Savournin un Trézélien émigré à Mascara.

L'année suivante, nous voulûmes rééditer " l'exploit", mais le Directeur averti par Miliani accepta à condition que ce soit au nom de la coopérative que les transactions se fassent.

 Nous ne pûmes pas refuser, mais cette année là, l'opération fut blanche et ne rapporta rien à la COOP.

MORALITE C'est pourquoi les KOLKOZES firent faillites.

 

                                                                                                                 Camege