LOLO

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 L comme LOLO, je l’ai gardé pour la bonne bouche, si je
peux m’exprimer ainsi, pour rester dans un chapitre gastronomique
(Longanis, Longuet, Loubia). Tout ou presque a
été dit sur ce personnage emblématique de notre ville. Marchand
de cycles, rue de Tiaret (en réalité avenue de la République)
à côté du Cheval à Blazy, LOLO cède son commerce
à son beau-frère Monsieur Maman, et il fait l’acquisition
du café Déroulède (voir à D dans Mascara de A à Z),
juste après la guerre. Ce café, qui était triste et sombre, devient
du jour au lendemain un des endroits les plus fréquentés
de la ville, et pour cause : c’est le rendez-vous de tous
les supporters de l’A.G.S.M. Je ne vous dis pas les parties de belotte homériques, l’attente fébrile des résultats du
Tour de France affichés sur une petite ardoise, la mahia
(mot arabe qui signifie étymologiquement eau de vie) avec
la tonne d’escargots sauce piquante (pluss tu en manges et
pluss tu bois de l’anisette !) Bref ! Un super Bar, ni un
beau bar, ni un bar beau, où nous avons passé de nombreuses
heures de notre belle jeunesse.
Je revois encore Lolo, avec sa coupe en brosse, en pantalon
golf traversant la place Gambetta avec sa démarche à la Tati,
un filet rempli de ballons de foot en bandoulière et se
rendant au Stade Municipal pour assurer les entraînements
des juniors ou des cadets de l’A.G.S.M. J’ai eu ce privilège,
avec quelques camarades de mon âge, d’être entraîné par
Lolo (je jouais alors comme gardien de but, mais en
concurrence avec des plus grands, plus costauds et plus habiles
que moi, comme Fecroun ou encore mon ami Jo Klifa,
le cousin du titulaire à ce poste en équipe première par
la suite, je me suis reconverti au poste d’inter (on dit maintenant
milieu de terrain offensif). Les entraînements se terminaient
bien souvent, par un match contre les vétérans
avec les belles pointures qu’étaient les Louge, Nakam, Salessy,
Bargoin et bien d’autres encore. Les vétérans étaient
furieux quand, après nous avoir largement dominés, ils perdaient
sur un coup d’éclat de Campora, de Duret, ou de
mon cher et regretté ami Roger Lascar !
Après Lolo, c’est au tour du génial, du sympathique, du
gentil, du souriant Alphonse Martinez qui a entraîné les cadets.

 André BENZAKEN