LA FERME MERCIER

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Par Alain COHEN

J'ai une anecdote concernant la ferme Mercier. Dans le quartier du Lycée de jeunes filles , rue Catinat , rue Alexandre III, les remparts etc....

On attendait le jeudi après midi au début juin pour aller jouer au foot  au Stade Mercier : Lucien Gaillardo, Garrigos, Egéa, Edmond Sarfati, Mouffok Boumaza  et les autres .  Le but n'était pas toujours le foot : nous étions de véritables surveillants d'agriculture : on surveillait le mûrissement des fruits dans les vergers , et on déterminait à l'avance  quels arbres auraient notre préférence .  ,nous avions une raison sérieuse  d'aimer les fruits , on n'en n'avait que très peu à la maison pour cause de pauvreté. Bref , c'étaient les fruits de la passion.

Au retour du stade Mercier , on s'arrêtait à la ferme , afin de rendre visite aux abricotiers . Nous voilà chacun sur un arbre , on se régalait . Mais voilà que le gardien Almonza, arrive avec les chiens de la propriété . Nous voilà cloués sur les branches : personne ne voulait descendre et notre humour aidant , on crachait les noyaux à Almonza .  Mais voilà , une demi-heure sur une branche n'est pas très confortable.  Il a bien fallu descendre et trois d'entre nous ont pris une bonne raclée. A l'époque, on n'en parlait pas à nos parents . On rendait la justice nous mêmes.
 
On savait qu'Almonza rentrait chez lui  vers 19h  et il lui fallait passer par la route qui reliait le faubourg Faidherbe à la ville à travers les remparts.  Nous nous étions cachés et nous l'avons laissé s'engager  sur la route. au beau milieu , nous nous sommes manifestés avec nos " estacs " et des graviers pointus . Il ne pouvait plus reculer et tout en nous insultant il subissait les tirs de graviers.
La leçon était donnée . Mais à l'avenir on allait moins nombreux à la ferme Mercier . On avait instauré un roulement.
Je demande pardon à Almonza .