PAIN DE FIGUES

ACCUEIL Armoire aux souvenirs

 

J’ai passé une grande partie de ma vie à Sidi-Daho, à
côté de Saint-Hippolyte. Quand j’étais tout gamin,
Mostéfa, un grand ami de mon père, venait souvent à la
maison et pendant la saison, il nous portait de grands
pains de figues. Un jour, je lui demandais, moitié en
arabe et moitié en français :
« Comment tu les fais ?
- C’est facile : tu poses une natte en alfa par terre. Tu
coupes les figues en deux et tu en poses une couche
côté peau en bas et une couche côté chair par-dessus. Tu
fais comme ça quatre ou cinq couches et tu les écrases.
- Comment tu fais ?
- Tu les recouvres d’une autre natte, tu t’assois dessus et
à coups de cul, tu avances sur la natte, comme ça, elles
sont bien aplaties. Ensuite, tu enlèves la natte de dessus
et tu les laisses sécher par terre.
- Oui. Mais les fourmis vont venir dessus !
- C’est pas grave. Les araignées vont les manger. »
Voilà pourquoi, dans les pains de figues qu’on coupait
en morceaux plus ou moins gros, on trouvait cette
espèce de filament blanc laiteux.